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Cette année, pour la première fois, le Festival Court Métrange propose une carte blanche aux membres du jury : non pas pour programmer ce qu’ils aiment… mais pour montrer ce qu’ils font. Chaque film de ce programme a un lien direct avec un membre du jury : réalisé, joué, produit ou accompagné par eux.
C’est une manière de mettre en lumière leur parcours artistique, leurs engagements, leur vision du cinéma. Le jury sera présent pour un petit temps d’échange à l’issue de la projection.
Telle est la question.
Nous le proclamons haut et fort : cette édition sera l’année de la bête ou ne sera pas. Cet animal qui sommeille en chacun·e de nous, et s’y tapit, lorsque la pensée et la morale se font la malle.
Alors bienvenue, pour cette séance inaugurale, dans la chronique d’une mort annoncée de notre humanité où s’éveille notre animalité la plus débridée. Celle qui se manifeste dans nos plaisirs pulsionnels et charnels, qui s’exprime dans nos territoires quotidiens nous poussant à céder à nos instincts grégaires, ou encore celle qui surgit lorsque nos ventres crient famine.
Ici finit la rationalité, place aux pulsions, aux besoins physiologiques et aux réflexes de survie. Les réalisateurs de ces quatre courts nous embarquent avec force à travers une fresque humanimale des plus étrange, insolite et fantastique.
Ça tombe bien nous sommes chez Court Métrange, 21e édition !
Bonne séance…
Préparez-vous à plonger dans une jungle de récits où l’humain frôle sans cesse la bête… ou l’inverse.
Dans cette sélection marquante des dernières éditions, l’animalité surgit entre pulsions, instincts, métamorphoses et failles.
Fauves de salon ou chimères intérieures, ces créatures révèlent notre part la plus sauvage — ou la plus fragile. Une séance de fauves-semblants, non sans griffes.
Quel est ce son qui sort du sol ? À bien écouter, la séance a déjà commencé et pourtant, il aura suffi d’une lueur au fond de la salle pour que le doute s’installe. Est-ce la sortie d’urgence du cinéma ? Ne vous leurrez pas, tous les accès sont condamnés.
On croit alors y voir un couple de hippies. Ou bien un Petit-Gris, voire un homme vert ? Bientôt, votre rire jaune vire en trouille bleue : vous n’êtes plus seul·es dans l’univers.
You want to believe, et la tête enfouie dans vos mains ou dans un croque-monsieur hawaïen, vous savez votre réaction bien naïve. La mort s’invite à la fête, de près, voire de très près. Même à travers un écran, elle saura vous retrouver. C’est de votre vie que vous paierez ce plaisir non consenti !
Et si votre cœur est toujours bien accroché, votre voyage vers un au-delà hors du commun pourra alors commence.
Accompagner les talents émergents comme le fait la Maison du Film depuis presque 40 ans, c’est laisser la place et la chance à de nouvelles voix pour qu’elles arrivent à s’exprimer dans un secteur souvent difficile d’accès. Voici trois films atypiques, personnels et inquiets.
Chacun à sa manière et avec son genre (fantastique, science-fiction, anticipation) développe une poétique des errances de l’âme humaine, dans tout ce qu’elle charrie d’espoirs et de désespérance, et où la faute cause la perte. Nous sommes ravis d’avoir accompagné ces auteurices au scénario ou à la diffusion, et enchantés que le festival Court Métrange nous offre l’opportunité de montrer ces grands réalisateurices qui montent.
Ne vous êtes-vous jamais demandé pourquoi nous existions et dans quel but ? Que se passerait-il si nous obtenions une réponse à cette question ? Mais attention, les explications que ces histoires vous apporteront pourraient ne pas être celles que vous espériez…
L’animation a cette force qu’elle permet de créer entièrement de nouveaux mondes, leur donner une existence visuelle ou simplement de transfigurer des formes du réel pour nous questionner sur notre quotidien.
Il y a des rencontres qu’on attend toute une vie, d’autres qu’on préférerait ne jamais faire. Celles de ce soir ? Elles oscillent entre ces deux extrêmes – avec un net penchant pour le cauchemar éveillé. Laissez moi vous résumer la séance : Il était une fois une rencontre amoureuse…puis iels vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants…
Cela étant dit, vous pensez bien qu’à Court Métrange ce joli conte dégouline d’ambiguïté visqueuse, de rituel de conformité explosif, de créatures néanmoins attachantes et de poésie transgressive. Le Happy end? Un Gas Station Movie où une confrontation cruciale se joue à travers un orifice bien connu des noctambules.
Tout commençait pourtant presque bien…
andrew-mcgee@hotmail.co.uk
festival@travellingdistribution.com
seanlesliewallace@gmail.com
Vous et votre rugueux pelage nous entraînez dans cette nouvelle ronde avec une proposition à l’atmosphère douce-heureuse baignée d’une lumière propre au Nord, et nous plongez dans une dimension mémorielle et nostalgique à l’orée du conte.
Ce n’était cependant qu’une stratégie d’attraction, un leurre pour mieux nous berner, car en réalité vous avez décidé de ne pas nous ménager. Ainsi, vous nous envoyez votre marionnette émissaire afin de nous secouer les mirettes et nous immiscer dans l’horrifique.
Bienvenue en effet dans un délicieusement glauque et irrémédiablement malsain appartement de l’Est où vos paires semblent à leur aise (âmes sensibles réellement s’abstenir).
Comme si cela ne suffisait pas, vous proposez à votre voizzzzin de nous rejoindre pour une puzzzztule party des plus explosives.
Puis vous terminez sur une touche qui oscille entre horreur et bonheur de la mise à mort d’une noblesse putride et sadique (Viva la revolución).
Chères Vermines, ne seriez-vous finalement crapules que de réputation ?
Alors, qui a été vilain·e et mérite une correction ?
Dissipons immédiatement tout malentendu : il n’est nullement question ce soir de réprimande ou de tape sur les doigts.
Telle une nuée de courroux divins qui s’abat sur les décadent·es, vous allez voir que là, le châtiment est de taille et la faute, supposée ou réelle, se paye cash.
Point de “qui aime bien châtie bien“ dans les histoires ici narrées, à moins que la main qui punit ait une conception tordue de l’amour… De la main qui caresse à la main qui bat il n’y a cependant parfois qu’un pas.
Point de temps non plus pour une pesée de l’âme. Le mood c’est plutôt : “Tu as fauté ? Tu vas morfler”.
Bien vissé·es dans votre fauteuil, vous allez pouvoir juger par vous-mêmes de la créativité avec laquelle ces cinq courts métrages distillent l’art du talion. Reste maintenant à savoir où est la morale dans tout ça. Vous allez être chahuté·es par des sensations contradictoires, entre corrections jouissives qui vous feront honteusement penser que c’est mérité, et châtiments cruels orchestrés par une folie sadique ou autoritaire. Si là encore, vous pensez que c’est mérité, posez-vous des questions.
Et si vous vous demandez comment tous ces pauvres bougres en sont arrivés là, rappelez-vous simplement que le corps a ses raisons que l’oraison funèbre adore.
Habituellement, souffler le chaud et l’effroi ne mène pas loin et les adeptes de cette posture trop tiède nous collent des suées d’énervement (demandez à Ésope ce qu’il en pense). Rassurez-vous, les incertitudes du baromètre et les fluctuations de pression atmosphérique constituent le sel de cette séance. Cela dit, on conçoit votre inconfort : le couloir aux lumières vacillantes que vous empruntez – sans confiance – dessert des pièces aux températures si mélangées qu’il y a de quoi hésiter sur la garde-robe à adopter. La prudence invite néanmoins à emporter des dessous de rechange au cas où l’imaginaire et le transit s’emballent de concert. Une fois la porte franchie, l’angoisse emprunte différents visages. Le comité d’accueil est formé de réalisateur·rices qui convoquent des figures tutélaires (sans jamais se prendre pour elles) et qui savent composer avec des références connues (sans les régurgiter). Entre cauchemars stylisés, sombres drames et récits cruels, cette sélection, déclinée en portions courtes (mais nourrissantes) joue gaillardement avec vos nerfs. Tel un matou avec une souris s’abandonnant au masochisme. Vous prendrez bien un peu de fromage ?
À y regarder d’assez loin, tout semble serein ici bas, mais pour cette séance entre chiens et loups, il semblerait qu’un chat dans la gorge vous dérange.
Sous la surface de son pelage, au détour d’un œsophage ou aux abords d’une porte dérobée, des entités secrètes vous guettent.
Les tréfonds vous attirent au fond d’un ventre, ou dans l’antre de la bête mais il est déjà trop tard pour remonter.
Une ignoble créature, moustachue et pleine de fürher, hante désormais votre intérieur au son des bottes. Pour autant, rien n’est perdu car à lueur des torches maléfiques, de petites entités feuillues, chevelues ou pourvues de petits pieds nus, ne demandent qu’à éclore pour conjurer le sort.
A travers cinq histoires, miroir de notre part animale et de nos émotions secrètes, ce sont les abimes les plus sombres de l’âme humaine que vous révèlent ce voyage au fond des corps, car si la beauté est intérieur, le mal lui est bien antérieur.
C’est la dernière nuit à Court Métrange et on vous embarque à tombeau ouvert sur l’asphalte luisant.
Alors déployez votre plumage au vent et soyez notre huitième passager, on vous a réservé la place du mort.
andrea@manifest.pictures
submitter@iffc.io
vanja@bonobostudio.hr
luki.maerz@t-online.de
mail@annebreymann.de
Restez arrimé·es à vos places pour cette ultime étape du festival car la dernière ligne est imparfaitement droite. Embarqué·es dans ce Roller Coaster aux pentes faites de boyaux humides, vous voici à la merci d’esprits vaguement déviants à qui nous avons (imprudemment) confié les manettes. Vous êtes donc invité·es à plonger à haute vitesse dans les profondeurs de leurs mondes et prié·es d’en ressortir à peu près indemnes (notre compagnie d’assurance est tatillonne).
Descentes effrénées, brusques élévations, virages nerveux et loopings sont au programme de cette séance généreuse qui malmène les estomacs mais réjouit les cœurs. Les corps qu’on y aperçoit sont parfois les objets d’une étrange cuisine, sujets de malformations étonnantes ou en passe d’être esthétiquement augmentés. Les personnages qu’on y croise échappent fréquemment aux normes juridiques et sociales en vigueur.
Avec l’air de ne pas y toucher – et dans un enthousiasme communicatif –, ces films en disent long sur l’état de notre monde et les égarements de l’humanité qui le peuple.
Si vous vous reconnaissez un peu en elle, considérez que c’est normal. On en est toustes là.
miguel.wasia@gmail.com
Pour cette édition, le Festival Court Métrange a le plaisir d’inviter le PIFFF – Paris International Fantastic Film Festival à concocter une séance carte blanche inédite. Référence incontournable du cinéma de genre à Paris, le PIFFF
partage avec Court Métrange une passion commune pour les films étranges, transgressifs et fantastiques. Cette invitation est
l’occasion de croiser deux sensibilités, deux visions du genre, à travers une sélection de courts métrages imprévisibles, audacieux ou délicieusement déviants, choisie par l’équipe du PIFFF.
Un programme spécial, entre clins d’œil cinéphiles et coups de cœur déjantés, pour célébrer la richesse et la vitalité du court-métrage fantastique.